A Propos du Coutelier Loïc Héritier

L’histoire d’un artisan coutelier en Provence.

En 2019, à l’âge de 34 ans, je me suis vu décerner, par la chambre des métiers et de l’artisanat du Vaucluse, le titre d’artisan d’art.

C’est le fruit d’un parcours grâce auquel, je peux, aujourd’hui vous partager ma passion en vous proposant des couteaux uniques.

L’ensemble des couteaux que je vous présente sont fabriqués dans mon atelier de coutellerie artisanale, situé sur la place de l’église de Grambois, au pied du Luberon en Provence.

Naissance d'une passion

Je garde un souvenir très précis de mon premier couteau. Je me rappelle le moment où mon grand-père me l’a offert. Je vois ce canif vert émeraude me suivre lors de mes pérégrinations. Il m’accompagne dans toutes mes aventures épiques, se dressant comme le chef, parmi des outils subrepticement empruntés à mon père. Avec lui, je deviens le héros de mes romans et de mes jeux préférés.

La campagne est mon décor, de longs périples en forêt, dans les champs d’herbes hautes, au bord de la rivière, cadencent mes journées et alimentent l’imaginaire de l’enfant libre que je suis.

Libre de gambader, d’aimer la nature, le grand air, d’échafauder les plans de ma forteresse. Je me soustrais aux regards indiscrets pour construire mes premières cabanes et fabriquer des objets de toutes sortes. Clous, ficelles, morceaux de bois, assemblés par mes soins deviennent un bateau, une épée, que sais-je encore.

Comment devient-on coutelier ?

Le goût de comprendre, d’assembler, de fabriquer me poursuit et me guide naturellement vers le génie mécanique et le dessin industriel. En 2004, diplôme en poche, le créateur qui sommeille en moi poursuit son voyage dans une école d’arts durant deux années.

La nature me manque, elle reprend possession de moi. Je ressens le besoin de retrouver mes sources. Je passe alors un BTS en aménagements paysagers et m’installe en 2008 en qualité de paysagiste.

Durant toute cette période, couteaux et épées médiévales n’ont cessé de jalonner ma vie. Je suis un collectionneur que rien ne prédestine alors à devenir lui-même artisan de l’objet de sa passion.

2014 marque une rencontre décisive, celle d’un forgeron coutelier. Je l’observe avec émerveillement marteler l’acier rougi par le feu pour donner naissance à un couteau.

Fort de mon parcours, de mes expériences et pourvu d’une envie irrépressible, je déniche une vieille enclume et conçois une forge à charbon. L’autodidacte forge ses premières lames.

Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage…

Je ne me contente plus d’admirer mes objets de collection, je les façonne. Cet élan pousse l’amateur que je suis alors, à suivre une formation de forgeron coutelier. Je deviens en 2015 le professionnel qui se présente à vous aujourd’hui.

Un couteau artisanal, toute une philosophie

Mes premières productions furent compulsives. L’artisanat, c’est l’art d’imaginer une pièce unique et d’être en mesure de la fabriquer. Je mets toute mon énergie au service de mon art.

À mes débuts, je forge de petits couteaux montés en plate semelle essentiellement. Puis j’en façonne de plus grands. Les machettes et haches forgées entrent en scène. Arrivent ensuite mes premiers Piémontais. Je découvre l’acier damas, à m’en brûler les doigts.

Le forgeage ne cesse de nourrir mes inspirations, la coutellerie est sans limite.

Reportage Vidéo : La flamme de l'artisan

Voici un petit documentaire sur l’artisanat de nos jours…

Une mise en exergue non exhaustive à travers mon parcours d’artisan.

Je remercie chaleureusement Rémi DICKINSON qui a réalisé ce documentaire dans le cadre de ses études.